2πr souhaite, pour cette édition, rendre hommage au père de l’informatique. A tous ceux que le théorème de Shannon-Fano a fait durement cogiter en partiels et qui sont restés en admiration devant leurs cours de Théorie de l’Information ou qui se sont lancés dans les Télécommunications. Souvenirs…
Il faudra compter sans Shannon
Le mathématicien, père des «bits» informatiques, est mort à 84 ans au mois de mars de cette année.
Tout Eistien connait :
« 01010011011010000110000101101110011011100110111101101110 » (Shannon en binaire), mais quel illustre personnage se cache en réalité derriére ce nom.
Débuts
S’il y avait eu un Nobel de mathématiques, nul doute qu’il aurait été récompensé. Claude Elwood Shannon s’est éteint cette année à l’age de 84 ans dans une maison de retraite du Massachusetts. Le père des « bits » informatiques, fondateur de la communication moderne, luttait depuis longtemps contre la maladie d’Alzheimer.
En 1948, il publie un long article dans la revue des Bell Labs. Le chercheur travaille depuis 1941 dans ce laboratoire mythique auquel on doit notamment le transistor et le laser. Modestement titré « Une théorie mathématique de la communication« , son papier propose de représenter les nombres 1 et 0 de l’algèbre booléenne par des commutateurs ouverts ou fermés. Des « chiffres binaires », qu’il baptise bits. Le chercheur élabore l’arsenal mathématique nécessaire au transport et à la manipulation des informations numériques. Un canevas théorique qui donnera le départ de la révolution électronique.
Codage et transmission
A l’époque, l’idée domine qu’il est impossible d’obtenir des communications fiables à partir de circuits fluctuants.
La grande idée de Shannon est de séparer le problème de communication en deux parties distinctes: le codage des informations, d’un côté, et les mécanismes de transmission, de l’autre. Ce qui lui permet de définir ce qui est nécessaire au codage d’un message transmis dans des conditions idéales, puis de réfléchir à ce qu’il faut lui ajouter pour corriger l’impact des perturbations lors de sa transmission. Au passage, Shannon emprunte à la thermodynamique la notion d’entropie, la grandeur qui caractérise le désordre d’un système physique, pour quantifier l’efficacité de la technique de transmission.
Plus de cinquante ans plus tard, les travaux et la terminologie de Shannon sont plus que jamais d’actualité.
Agacé par les scientifiques qui mettent ses travaux à toutes les sauces, de la linguistique à la psychologie en passant par l’économie, il publie un pamphlet, en 1956, sous le titre: « Prendre le train en marche », pour calmer leurs ardeurs.
Rubik’s cube, Frisbee et fusée
Dans les années 1940, ses collègues le croisaient souvent dans les couloirs en train de jongler, juché sur un monocycle. Il fabriquera par la suite une machine à jongler.
En 1953, il propose, sans succès, une machine à lire les pensées. On lui doit également une machine à résoudre le problème du Rubik’s cube, un Frisbee à moteur, mais aussi un système de prévision des trajectoires pendant la Seconde Guerre mondiale, qui jouera un rôle essentiel dans la protection contre les fusées V1 et V2 allemandes. Le système de chiffrement de ce spécialiste de cryptographie permettra à Churchill et à Roosevelt de communiquer à l’insu des Nazis. Bien avant le Deep Blue d’IBM, il construira, en 1950, l’une des premières machines à jouer aux échecs.
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Sources
Internet
– Issu de l’article composé par Denis Delbecq – 02.03.2001
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